Cinq Martyrs du Maroc
Père Cordelier gardien d’un couvent à Bruxelles, 1652 : “Les Frères Mineurs extrêmement jaloux [soucieux] de la gloire de Dieu, du salut des âmes, et désireux [de] défendre son Eglise, employèrent leurs bons exemples, et leur prédications apostoliques, et même leurs sang, à ces desseins en Afrique.
S. François montra le chemin à ses enfants l’an 1219, prêchant la loi chrétienne, devant le Soldant d’Egypte, qu’il obtient pour ces religieux, la liberté de promulger la foi de Jésus-Christ, par toutes les provinces de son empire.
Devant que le S. homme entreprit le voyage d’Egypte, il avait commandé pour Maroc le R. Père Berard, et quatre autres de ces disciples : y étant arrivés, ils montrèrent que la loi de Mahomet était remplie d’absurdités, et celle de Jésus-Christ, sainte : ils persistèrent en cette office jusqu’aux dernier soupir de leur vie, qui fut cotté [fixé] par le roi même.
Ces Saints religieux sont les premiers Martyrs de l’Ordre de S. François, le Ciel approuva, et devant, et après leur trépas, la vérité de leur doctrine, favorisant ces SS. Martyres de plusieurs miracles, aussi châtia rigoureusement l’ingratitude de ces aveugles, qui pour une vie spirituelle de l’âme, que les SS. martyrisés leur avaient présentés, ces méchants les payèrent par mort.
Mais le Ciel les vengea par une sécheresse de 8 ans, qui stérilisa la terre, la peste dépeupla les places des habitants, une maladie incurable sécha les bras, et tout le côté droit du tyran, qui avait bourelé [tourmenté] les SS. Martyrs.
Ce châtiment si sensible guérit les aveugles idolâtres, car voyant l’injustice de leur faute, concurent à grosses troupes au lieu du supplice des martyrisés, déterant leur crime, demandant pardon de leurs offences.
Les SS. ayant pitié de ces misérables, impétrèrent [obtenèrent] une pluie abondante, et fertilité, qui arrosa subitement toute la terre. Le roi considérait attentivement tous ces prodiges, et les trouvait suffisant pour croire que la doctrine prêchée [par les] SS. martyrisés était véritable, et pour cela il permit en son royaume, parplantant l’exercice de la religion chrétienne, à condition qu’elle serait prepétuellement gouvernée par un Evêque de l’Ordre de S. François.
Grégoire IX, satisfit à cette condition, qui envoyant le R. Père Ange, après la succession en l’Evêché du Maroc, est demeuré longempts à notre Ordre, jusqu’à la grande persécution, qui envoya plusieurs Pères de S. François au Ciel, par le Martyr.
La sainte Eglise en célèbre la fête de sept le 12 d’octobre, et des cinq apôtres de l’Afrique, dont nous avons parlé, lesquels ont été couronné l’an 1220, le 16 janvier.” 1
Vivien 1652, pp. 125-128. ↩︎